gf


Speculation and Sovereign Debt – An Insidious Interaction
Dette souveraine et spéculation:
une interaction insidieuse

08/10/2011

Downloads

  • 1110t_epsteinhabbard-frpdf
  • 1110t_eptseinhabbardpdf

ITUC/TUAC discussion paper prepared by Gerald Epstein and Pierre Habbard

 

Introduction

Four years after the financial crisis and near financial collapse of 2008, the world economy again faces the prospect of a deepening economic crisis. The precipitating event is the spreading financial contagion from the sovereign debt and banking crisis in Europe over the summer. “For the first time since October 2008” – the IMF wrote in September 2011 – “risks to global financial stability have increased”.

As the sovereign debt crisis in Europe intensifies and threatens to engulf the economies and banking systems of many European countries – Greece, Ireland, Portugal, Italy, Spain and now France – and beyond, the issue of financial gambling and speculation and its impact on stability, growth and employment in the real economy once again takes centre stage. Why are interest rates on some forms of European sovereign debt, so high and volatile? Why are equity prices in private banks so sensitive to rumours and so variable from day-to-day? Why are funding interest rate spreads that European banks face so high and variable? What role do the credit ratings agencies play in promoting volatility and contagion? And, last but not least, are global financial conglomerates that have become too-big-to-fail a symptom or a cause of the current crisis?

In OECD countries 50% more people were unemployed in 2010 than in 2007 while globally 84 million more people now live in extreme poverty than before the crisis, most of them in developing countries. For G20 countries alone, OECD and ILO estimates suggest that 110 million jobs must be created by 2015 to return to pre-crisis employment rates – 22 million jobs per year.

It would be simplistic to blame financial speculators alone for the global crisis. Free capital flows, low interest rates – the “great moderation” – and surplus liquidity contributed to global imbalances within and between regions. And financial speculators took advantage of that. In the broad sense of the term, financial speculation led to a speculative bubble in the US, it led to the creation of dangerous leverage and interconnections among financial firms, it diverted investment from real productive investment and itself contributed to massive inequality within societies. But the root causes also relate to broader problems in the underlying real economies. ... 

 


 

Introduction
Plus de quatre ans après la crise financière de 2008, qui faillit mener à l’écroulement du système financier, l’économie mondiale voit à nouveau surgir le spectre d’une crise économique profonde. L’événement déclencheur en fut l’extension contagieuse de la crise bancaire et de la crise de la dette souveraine en Europe durant l’été 2011. Le FMI notait en septembre 2011 que « pour la première fois depuis octobre 2008, les risques pour la stabilité financière globale se sont aggravés ».

Tandis que la crise de la dette des Etats s’intensifie en Europe, voire au-delà, et menace d’engloutir les économies et les systèmes bancaires de nombreux pays (Grèce, Irlande, Portugal, Espagne, Italie et maintenant France), la question de la spéculation financière, ainsi que son impact sur la stabilité, la croissance et l’emploi dans l’économie réelle revient au premier plan. Pourquoi les taux d’intérêt sur certaines formes de dette souveraine européenne sont-ils tellement élevés, et tellement volatils ? Pourquoi les cours d’actions dans les banques privées sont-ils tellement sensibles aux rumeurs, et si variables au jour le jour ? Pourquoi les écarts de taux d’intérêt de refinancement auxquels les banques européennes ont à faire face sont-ils tellement élevés et tellement changeants ? Dans quelle mesure les agences de notation aggravent-elles volatilité et effet de contagion ? Enfin, les conglomérats financiers globaux qui sont devenus « trop-grands-pour-faire-faillite » sont-ils un symptôme ou une cause de la crise actuelle ?

Dans les pays de l’OCDE, le chômage a augmenté de 50% entre 2007 et 2010 ; cette même période a vu croître, à l’échelle internationale, le nombre personnes vivant dans l’extrême pauvreté de 84 millions, pour la plupart dans les pays en développement. Rien qu’en ce qui concerne les pays du G20, les travaux de l’OCDE et de l’OIT suggèrent que 110 millions d’emplois doivent être créés d’ici à 2015 pour revenir au taux d’emploi d’avant la crise – c’est-à-dire 22 millions d’emplois par an.

Il serait simpliste de faire porter le chapeau de la crise globale aux seuls spéculateurs financiers. Des libres circulations de capitaux, des taux d’intérêt bas – l’ère de « Grande Modération » des taux – et des liquidités excédentaires ont contribué au déséquilibre global entre les régions et en leur sein. Les spéculateurs ont sans nul doute exploité cette situation à leur profit. Au sens large, la spéculation financière a mené à une bulle spéculative aux Etats- Unis, tout comme elle a mené à la création d’endettement par effet de levier et des interconnexions dangereuses entre les firmes financières ; elle a par ailleurs détourné les fonds d’un investissement productif dans l’économie réelle, et par là, contribué aux spectaculaires inégalités entre les pays. Mais les causes sont également à chercher dans les problèmes plus profonds des économies réelles sous-jacentes. ...