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Trade union concerns over OECD handling of political economy of reform
OECD-IMF Conference on Structural Reform in Europe on 17 March has highlighted the difficulty to engage an open and inclusive dialogue on economic reform and to resist narrowing issues to “spin doctoring” and public relation considerations.

19/03/2008

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How to design and implement economic reforms successfully has become a rising policy issue at the OECD. Under the steering of Deputy Secretary General Aart de Geus, several OECD committees have engaged work in this area. In face of global economic slowdown and contagion of the financial market crisis to the real economy, the joint OECD-IMF Conference on Structural Reform in Europe on 17 March 2008 in Paris was a timely initiative to engage dialogue on political economy of reform. However the conference left trade union participants with more concerns than answers about the OECD’s ability to handle this crucial issue in an open, inclusive and balanced way.

The contrast was striking between the opening session that saw Dominique Strauss-Kahn, IMF Director, and OECD Secretary General Angel Gurria acknowledge the severity of the financial crisis and the following panels that tended to limit discussion around “spin doctoring” and public relations matters. To the exception of social partner representatives – including trade union officials John Monks, General Secretary of the ETUC and Jean-Christophe Le Duigou, Confederal Secretary of the French CGT – the panel discussions left aside the issue of what to reform in a context of macroeconomic imbalances in the world economy and focussed almost exclusively on how to best sell to the public privatisation and de-regulation reforms aiming at more individualised exposure to market risks and less collective insurance and solidarity mechanisms. Faced with “an unwilling public” to accept these reforms, several speakers explicitly called for policymakers to surround themselves with private “think thanks”, experts in public relation and media. Some were a hair’s breath away from welcoming the current financial crisis for putting people and governments against the wall and overcoming “public resistance against reform”.

John Evans, General Secretary of the TUAC, commented: “The OECD should resist the temptation of considering political economy of reform as a subset of media and public relations issues. This IMF-OECD Conference on structural reform failed to consider the initial step in reform policy making which is about defining content in an open and inclusive way. Successful reforms should be based on shared assessment, including on the current macroeconomic imbalances, and priorities for the real economy and working families, and that requires structured dialogue with the representative constituencies of the real economy, including trade unions. Private think tanks, public relation officers and media consultancies cannot substitute to civil society and the representative organisations of the real economy”.

For TUAC further OECD work on the political economy of reform must bridge the gap between the confidence with which the case for structural reform, in particular for labour market deregulation has been asserted and the evidence that the regulating institutions are the culprits. The “evidence-based” as advocated in the revised OECD Jobs Strategy is a more promising approach than the a priori recommendations of “Going for Growth”. Thus, models that have been applied to justify structural reform policies must be reconfigured. In particular, it is necessary to:

  • Strengthen the sensitivity of performance-related cross-country comparisons to institutional settings and policy complementarities;
  • Pay equal attention to both economic and social issues;
  • Study the experience made with the new form of benchmarking and policy learning established by the EU, the open method of coordination;
  • Provide new and more robust evidence for policy learning and adjusting prior to new knowledge; and
  • Follow the recommendation of the OECD Ministerial Council as agreed in 2007, namely to “reach out to a wider range of stakeholders and involve the social partners in reform efforts.

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Scepticisme syndical quant à la capacité de l’OCDE à mener à bien la question de l’économie politique de la réforme

La Conférence OCDE-FMI sur la réforme structurelle en Europe le 17 mars dernier a montré les difficultés à engager un dialogue ouvert et participatif sur la réforme économique et à résister à la tentation de réduire le débat à des considérations de relations publiques et de « spin doctors ».

Comment formuler et mettre en œuvre des réformes économiques avec succès est devenu une question récurrente à l’OCDE. Sous la direction du Secrétaire général adjoint Aart de Geus, plusieurs Comités de l’OCDE se sont attaqués à cet enjeu. Dans un contexte de ralentissement économique mondial et de contagion de l’économie réelle par la crise financière, la Conférence OCDE-FMI sur la réforme structurelle en Europe le 17 mars 2008 à Paris était une initiative opportune pour engager le dialogue sur l’économie politique de la réforme. Malheureusement, la conférence a laissé les participants syndicalistes avec plus de questions que de réponses quant à la capacité de l’OCDE à s’occuper de cet enjeu crucial de manière ouverte, participative et équilibrée.

Le contraste était en effet saisissant entre la session d’ouverture – Dominique Strauss-Kahn, Directeur du FMI, et Angel Gurria, Secrétaire général de l’OCDE, reconnaissant la gravité de la crise financière – et les panels suivants qui se sont pour l’essentiel limités à des considérations de communication politique et relations publiques, et sur la valeur des « spin doctors ». A l’exception des représentants des partenaires sociaux – dont les élus syndicaux John Monks, Secrétaire général de la CES, et Jean-Christophe Le Duigou, Secrétaire confédéral de la CGT française – les discussions ont laissé de côté la question du contenu des réformes dans un contexte de déséquilibres macroéconomique dans l'économie mondiale pour mieux se concentrer sur comment bien vendre au public des privatisations et des dérégulations des marchés visant à accroître l’individualisation des risques du marché et réduire les mécanismes d’assurance et de solidarité collectives. Face à un public « peu disposé » à accepter ces réformes, plusieurs intervenants ont clairement appelé les gouvernants à s’entourer de « think thanks » privés et d’experts en relations publiques et médias. Quelques uns étaient même à deux doigts de se réjouir de la crise financière actuelle dans la mesure où celle-ci mettrait les populations et les gouvernements dos au mur et permettrait de neutraliser « la résistance du public contre la réforme ».

Pour John Evans, Secrétaire général du TUAC : « l’OCDE doit résister à la tentation de réduire l’économie politique de la réforme à un sous-thème des questions de relations publiques et médias. La conférence FMI-OCDE sur la réforme structurelle n’a pas permis d’engager la première étape dans la construction de la réforme qui est celle de l’élaboration du contenu de manière ouverte et participative. Le succès de la réforme passe par une analyse de la situation, et notamment des déséquilibres macro-économiques actuelles, et des priorités partagées concernant l’économie réelle et les ménages salariés ; elle nécessite un dialogue structuré avec les constituantes représentatives de l’économie réelle, dont les syndicats. Les think tanks, les experts en relations publiques et les consultants médias ne peuvent se substituer à la société civile et aux organisations représentatives de l’économie réelle ».

Pour le TUAC, l’approfondissement des travaux de l’OCDE relatifs à l’économie politique de la réforme doit combler l’écart entre la confiance avec laquelle les arguments en faveur de la réforme structurelle, en particulier pour la déréglementation du marché du travail, ont été avancés et la preuve que les institutions régulatrices sont les coupables. La méthode utilisée à l’occasion de la révision de la Stratégie de l’emploi de l’OCDE, qui se fonde sur une approche factuelle, est une méthode plus prometteuse que les recommandations a priori de « Objectif croissance ». Les modèles qui ont été appliqués pour justifier les politiques de réforme structurelle doivent être reconfigurés. Il est indispensable en particulier de/d’ :

  • accroître le poids des contextes institutionnels et politiques dans les exercices comparatifs sur la performance des pays ;
  • accorder autant d’attention aux questions économiques que sociales ;
  • étudier l’expérience menée avec la nouvelle forme d’évaluation comparative et d’apprentissage politique mise en place par l’UE, la méthode ouverte de coordination ;
  • s’assurer de la fiabilité des éléments d’information étayant les leçons politiques et les mesures d’ajustement à mettre en œuvre, avant d’engager de nouveaux travaux ; et de
  • suivre la recommandation du Conseil de l’OCDE au niveau des ministres telle qu’elle a été approuvée en 2007, à savoir « s’ouvrir à un plus large éventail de parties prenantes et associer les partenaires sociaux aux efforts de réforme. » 

 

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