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Israel: a society that must tackle social and economic divisions
Une société israelienne qui doit s'attaquer à ses divisions sociales et économiques

24/02/2010

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(traduction française à la suite)

Israel: a society that must tackle social and economic divisions - Results of an OECD review of labour -market and social policy and TUAC Mission Report

For most of the past two decades Israel has enjoyed strong economic growth. However, the benefits of economic growth have not been spread; they are distributed unevenly between population groups. That explains in part at least why poverty in Israel is more widespread than in any of the 30 OECD countries. Thus, a key challenge for Israeli Labour Market and Social Policy is "to tackle poverty and inequality and to increase labour force participation under fair employment conditions". That is one of the key conclusions of a review of Israel’s labour market and social policies published by the OECD in January 2010. The review has been conducted with regard to ongoing discussions between the organization and Israel about its accession to the OECD. The review shares many of the conclusions of the TUAC mission report to Israel and the West Bank in October 2010 (attached).

The review revealed evidence suggesting that the Israeli society is characterized by a divide, reflected in wide income inequalities and high poverty incidence. It was found that the most common measure of income inequality the Gini coefficient (0.38) was well above OECD average (0.31) and that Israel’s poverty rate at 21.3% was higher than poverty rates in any OECD country and almost twice the OECD average. Poverty is particularly high among the youngest and most rapidly growing population groups, Israeli Arabs and ultra orthodox Jews (Haredim).

It was also found that the socio-economic differences were reflected in a deeply segmented labour market in terms of employment conditions and earnings across sectors. Cuts in government spending, which fell from around 55% of GDP in 1990 to 43.2% in 2008, may have indirectly contributed to the increase in poverty and inequality. That applies in particular to the downward trends in spending on social and labour market policy. In the social policy area, spending fell from almost 19% of GDP to 15.8% in 2007, which is about 6 percentage points below the OECD average. Compared with OECD countries spending on labour market policies is rather low (0.4% of GDP in 2007). Very low is also the spending on active labour market policies (0.1% of GDP in 2006 against an OECD average of 0.6%).

The review also revealed "that enforcement of labour law is slack in Israel," which "is particularly detrimental to the group of workers not covered by collective agreements, working in (non high-tech) small firms, for those employed through Temporary Work Agencies or as subcontracted workers, own-account workers and foreign workers". Moreover, it was also found that the steps taken to improve enforcement of labour law were insufficient. The labour inspectorate was short-staffed and underfunded, a failure particularly acute in the case of Arab employees whose employment is concentrated in low-paid jobs.

The review calls upon the Israeli government to strengthen its commitment to equal labour market opportunities and to conduct a major reform of the temporary labour migration system. It was found that due to a strong demand for low-skilled temporary foreign workers this group constitutes a growing part of the labour force, of whom about half are considered to be irregular.

Based on the findings, the review in conclusion invited the government of Israel "to consider the following reforms as part of its strategy to fight poverty and non-employment, by improving the balance between employment security and flexibility and the development of an inclusive and active social policy". Among the policy recommendations made by the review were the following:

  • Effective enforcement of labour laws, including minimum-wage legislation and employment conditions for Israeli and non-Israeli workers;
  • Ensure that employers provide minimum employment conditions for foreign workers and pay the minimum wage; 
  • Ensure that existing jobs quotas for disadvantaged population groups (particularly Arabs and Ethiopians) are met across the public sector; 
  • Introduce reporting requirements on workforce composition in larger firms;
  • Before employers in Israel are allowed to recruit workers from overseas, ensure that they have exhausted the possibility of employing current residents;
  • Favour employment of cross-border workers over foreign workers as far as possible; 
  • Improve the capacity of employment and training services; 
  • Increase investment in education to mitigate barriers to work for minority groups;
  • Invest more in public infrastructure in peripheral areas and those with large Arab populations;
  • Combine income-support programmes conditional on people’s availability to participate in employment-oriented programmes with a better provision of childcare, particularly in peripheral regions and majority-Arab areas.

If Israel joins the OECD later this year it will be expected to report back within two years on action taken to apply these recommendations. TUAC is insisting that action cannot wait and demonstrable steps are taken to build a more inclusive society. 

To read a comprehensive summary of the OECD report, click here.


Une société israelienne qui doit s'attaquer à ses divisions sociales et économiques - Conclusions du rapport de 'LOCDE sur le marché du travail et la politique socialen et du rapport de mission du TUAC

Lors des deux dernières décennies, Israël a surtout connu une croissance économique forte. Toutefois, les fruits de la croissance économique n’ont pas été équitablement répartis au sein de la population. C’est ce qui explique – du moins en partie – pourquoi la pauvreté en Israël est plus répandue que dans n’importe quel autre pays de l’OCDE. Ainsi, un défi majeur pour le marché du travail israélien et la politique sociale est de «lutter contre la pauvreté et l'inégalité et à accroître la participation active dans des conditions d'emploi équitables ». C’est l’une des principales conclusions d’un examen du marché du travail israelien et des politiques sociales publiés par l’OCDE en Janvier 2010. L’examen a été réalisé dans le cadre des discussions relatives à l’adhésion d’Israël à l’OCDE et reprend en partie les conclusions tirées d’un rapport de mission du TUAC en Israël et en Cisjordanie en Octobre 2010 (en pièce jointe).

Selon le rapport de l’OCDE la société israélienne est caractérisée par une fracture sociale qui se reflète dans les inégalités de revenu et des taux de pauvreté élevés. Il a été constaté que la mesure la plus courante des inégalités de revenus, le coefficient de Gini (0,38) était bien supérieure à la moyenne de l’OCDE (0,31), de même pour le taux de pauvreté d’Israël (21,3%) qui est près du double de la moyenne de l’OCDE. La pauvreté est particulièrement élevée chez les plus jeunes et les groupes de population en forte croissance : les Arabes israéliens et juifs ultra-orthodoxes (Haredim).

Il a également été constaté que les différences socio-économiques se sont traduites par un marché du travail très segmenté en termes de conditions d'emploi et de salaires dans tous les secteurs. Les réductions de dépenses publiques, qui ont chuté de près de 55% du PIB en 1990 à 43,2% en 2008, ont indirectement contribué à l'augmentation de la pauvreté et des inégalités. Cela est particulièrement le cas des dépenses sociales et des mesures pour l’emploi. Dans le domaine de la politique sociale, les dépenses ont chuté de 19% du PIB à 15,8% en 2007, soit environ 6 points de pourcentage inférieurs à la moyenne de l'OCDE. En comparaison avec les moyennes de l'OCDE les dépenses relatives au marché emploi sont faibles (0,4% du PIB en 2007), tout comme les mesures pour l’emploçi (0,1% du PIB en 2006 contre une moyenne OCDE de 0,6%).

L'examen a également révélé «que l'application du droit du travail est faible en Israël», ce qui «est particulièrement préjudiciable pour les travailleurs non couverts par des conventions collectives », ceux qui travail dans de petites entreprises (hors haute technologie), ceux des agences de travail temporaire ou en sous-traitance, ceux travaillant à leur propre compte et les travailleurs étrangers. En outre, il a également été constaté que les mesures prises pour améliorer l'application du droit du travail sont insuffisants. L'inspection du travail est à court d’effectif et de fonds, un échec particulièrement aigu dans le cas des salariés arabes dont l'emploi est concentré dans des emplois faiblement rémunérés.

Le rapport appelle le gouvernement israélien à renforcer son engagement envers l'égalité des chances sur le marché du travail et de procéder à une réforme majeure du système de migration de main-d'œuvre temporaire. Il a été constaté qu'en raison d'une forte demande de travailleurs peu qualifiés étrangers temporaires ce groupe constitue une part croissante de la population active, dont environ la moitié sont considérés comme irréguliers.

Sur la base de ces constatations, le rapport invite le gouvernement d'Israël à « étudier les réformes suivantes dans le cadre de sa stratégie de lutte contre la pauvreté et le chômage, en améliorant l'équilibre entre sécurité et flexibilité de l’emploi et en développant une politique sociale inclusive et active ». Parmi les recommandations formulées par le rapport, on note :

  • L'application effective du droit du travail, y compris la législation sur le salaire minimum et les conditions d'emploi pour les israéliens et les travailleurs non-israéliens;
  • Veiller à ce que les employeurs offrent des conditions minimales d'emploi pour les travailleurs étrangers et au respect du salaire minimum;
  • S'assurer du respect des quotas d'emplois pour les populations défavorisées (en particulier les Arabes et les Ethiopiens) dans le secteur public;
  • Introduire des exigences de divulgation de la composition des effectifs dans les grandes entreprises;
  • Veiller à ce que les employeurs aient épuisé les possibilités d'emploi des résidents avant de recruter des travailleurs étrangers;
  • Favoriser l'emploi des travailleurs frontaliers par rapport aux travailleurs étrangers dans la mesure du possible;
  • Améliorer la capacité d'emploi et de services de formation;
  • Accroître les investissements dans l'éducation pour atténuer les obstacles au travail pour les groupes minoritaires;
  • Investir davantage dans l'infrastructure publique dans les zones périphériques et ceux à forte population arabe;
  • Combiner les programmes d’aide au revenu des ménages aux programmes de retour à l’emploi avec une meilleure fourniture de soins aux enfants, en particulier dans les régions périphériques et la majorité des régions arabes.

Dans le cas où Israël devait effectivement adhérer à l'OCDE cette année, il devra faire rapport dans les deux ans sur les mesures prises pour appliquer ces recommandations. TUAC insiste pour que des mesures tangibles soient prises immédiatement pour construire une société plus inclusive.

Pour lire un résumé complet du rapport de l'OCDE, cliquez ici.